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compte rendu de lecture - Page 9

  • CR195 : le seigneur des porcheries - Tristan Egolf

    seigneur-des-porcheries-Tristan-Egolf.jpgSi le seigneur des porcheries se situe dans la droite lignée des grands-romans fleuves américains (dans lequels on peut lire une histoire contrairement à une grosse partie de la production française), il reste cependant un roman singulier, qui en fait d’ailleurs pour beaucoup un roman culte...singulier de par son thème et l’environnement dans lequel se situe l’action..le style, lui, traduction oblige est plutôt banal même si Tristan Egolf a glissé dans son texte quelques expressions étranges pour désigner des groupes humains (citrons, trolls, rats de rivière..)
    J’ai eu du mal à cerner la personnalité de John Kaltenbrunner., le héros de cette histoire.et d’ailleurs, au bout des  six cent pages, on se rend compte qu’on ne sait pas grand chose de sa psychologie. et puis le personnage est paradoxal : en même temps qu’il prétend vouloir s’élever au dessus de la bêtise et de la médiocrité environnante, le fait est que lui-même est quand même rustre et bouseux dans son genre. Et à aucun moment, il n’est question de sa vie sentimentale...pas plus d’ailleurs que celles des autres personnages du roman (le seigneur des porcheries porte décidément bien son titre). Et si l’on éprouve de la sympathie pour John, c’est avant tout du fait de sa haine envers cette ville de Baker, cliché du genre de bourgades conservatrices et noyées dans l’alcool que comptent l’Amérique profonde.
    Et donc, ce qui fait la force de ce roman, et qui le rend si jubilatoire (ah, non il ne faut plus dire jubilatoire, il faut dire truculent), c’est cette vengeance ruminée, annoncée dès le départ sans qu’on en connaisse la forme..John Kaltenbrunner, humilié jusque son adolescence, invente la vengeance collective..on est tous derrière lui pour ça..car celui qui n’a pas eu ce genre d’idées envers une communauté ou un groupe humain jette la première pierre (ou le premier commentaire !).

    roman , paru en 1998

    folio n°3422, 607 pages

    lecture du 03/01 au 10/01/ 2011

    note : 4/5

  • CR194 : mort à crédit - Louis-Ferdinand Céline

    mort-a-credit.jpgLe narrateur, Ferdinand, raconte son enfance de fils de petits commerçants parisiens au début des années 1900. Le magasin ne fonctionne pas bien, son père est violent. Le petit Ferdinand est une petite crapule..Intelligent mais paresseux, il provoque le désarroi de ses parents qui ne savent qu’en faire...après l’école, on essaie de le placer ici ou là mais son insouciance et pas mal de malchances vont le conduire d’échecs en échecs..on l’envoie alors dans une école anglaise dont il revient sans connaître un mot d’anglais..et puis alors, on lui trouve un boulot chez un inventeur un peu fantasque répondant au nom de Courtial des Pereires..et il y trouve un peu de stabilité..avant que cela se termine a volo, comme il se doit, car rien ne fonctionne dans ce récit, tout se meurt à petit feu, tout se meurt à crédit..
    Il faut rentrer dans ce roman..ne pas laisser décourager par les premières pages un peu rébarbatives.et puis alors, très vite, on se familiarise avec le style de Céline, il nous devient naturel..et alors, c’est le tourbillon vertigineux, le grand foisonnement ! Les cinq cent et quelques pages se succèdent sans pause et avec la même force...le style est le même que celui du voyage au bout de la nuit (qui le précède), voire même un peu plus affirmé. Quelque part, c’est de l’anti-Proust. A la limpidité et la longueur de phrases de Marcel, Louis-Ferdinand répond par des phrases plutôt courtes, scandées en utilisant un langage très familier. Et puis, plus que le style, le fond oppose les deux auteurs...puisque le héros de Proust évolue dans un environnement bourgeois très policé alors que le héros de Céline se bat dans un monde instable, plutôt pauvre et où chaque jour est un combat.
    C’est du brut de décoffrage..Céline ne prend aucun gant pour décrire la réalité, jusque ses recoins les plus sombres, les plus vulgaires. Lire Céline constitue une grande expérience de lecture..mais il faut s’accrocher ! âmes sensibles s’abstenir.

    roman , paru en 1936

    Gallimard, 569 pages

    lecture du 17/12 au 31/12/ 2010

    note : 4.5/5

  • CR193 : le moral des ménages - Eric Reinhardt

    514N19H2HRL._SS500_.jpgJe me suis procuré ce livre juste après avoir lu Cendrillon que je range au panthéon des romans français contemporains..Si le moral des ménages n’a pas la même ambition que son successeur, on y retrouve à peu la même verve, la même violence dans la description de la société française. Manuel Carsen, le narrateur qui est devenu un chanteur médiocre, revient sur son enfance et n’a pas de mots assez forts pour dénoncer le mode de vie de ses parents et en particulier son père, un giscardien  complexé, à qui il reproche de faire le jeu des puissants tout en restant un minable représentant en photocopieurs. La classe moyenne en prend pour son grade et cette charge dure les trois quarts du roman (et dans la forme, m’a rappelé un peu extinction de Thomas Bernhard) et puis alors que cela devient un peu longuet (même si émaillées de quelques scènes assez poilantes à propos de la libido naissante de Manuel dont le désir à la vue du corps d’une fille pas si belle qu’il l’avait imaginé s’éloignait comme les loupiotes d’une chalutier partant vers la haute mer), le propos se retourne dans la dernière partie lorsque le narrateur devient une narratrice en la personne de la fille de Manuel qui considère avec un profond mépris la triste vie de son “artiste’ de père à qui elle préfère la vie honorable de ses grands-parents.
    Du coup, on ne sait sur quel pied danser lorsque l’on referme ce roman dont j’ignore la part autobiographique..Mais on peut se passer de celui-ci et se concentrer sur Cendrillon qui reprend (entre autre) le thème de cette classe moyenne si chère à l’auteur.

    roman , paru en 2002

    le livre de poche, 222 pages

    lecture du 10/12 au 15/12/ 2010

    note : 3.5/5

  • CR192 : l'attrape-coeurs - J.D. Salinger

    51FV05TVM3L.jpgLe narrateur de ce célèbre roman (dont l’action se situe dans les années quarante ou cinquante, c’est pas très important) s’appelle Holden Caulfied, un adolescent issu de la petite bourgoisie new-yorkaise. Il vient d’être viré de son collège pour manque de résultats et tout. Alors comme il n’est pas pressé de rentrer chez lui l’annoncer à ses parents, il erre dans la ville, d’hôtels en hôtels, de bars en discothèques  en passant par Central Park et cherche à renouer avec de vieilles connaissances et tout..ce faisant, il nous fait le récit de son enfance, de ses amours, de ses années d'étude
    C’est un roman très touchant car Holden n’est pas un mauvais bougre mais on sent qu’il est capable du pire à tout moment (c’est pour ça que j’ai été rassuré à la fin de savoir qu’il allait gentiment  retourner à l’école) et puis Holden est un altruiste qui a le coeur sur la main (son affection pour sa petite soeur est émouvante)..un attrape-coeurs...Somme toute, c'est est un adolescent banal, c’est à dire un être immature avec plein de certitudes mais qui en même temps se questionne sur le monde des adultes, sur la sexualité etc...ce qui nous donne quelques maximes du genre “c’est marrant, suffit de s’arranger pour que quelqu’un ne pige rien à ce qu’on lui dit et on obtient pratiquement  tout ce qu’on veut” (je connais une personne qui arrive tellement à embrouiller les gens quand elle leur demande un truc que ces derniers n’osant pas dire qu’ils n’ont pas compris acceptent la demande afin qu’on les laisse tranquille).
    On appelle ça un roman d’apprentissage...Dans le genre, ça rappelle un peu la vie devant soi..avec ce style parlé, les tournures familières et tout..
    Il n’y a pas besoin d’être un grand écrivain pour écrire un chef d’oeuvre. Il suffit d’avoir dix sept ans et d’écrire ce qui vous passe par la tête et tout ..moi à cet âge-là, je faisais des sonnets mais ils étaient moches* et puis tout le monde s’en fout des sonnets.

    roman , paru en 1951
    traduit par Annie Saumont
    Pocket, 252 pages

    lecture du 01/12 au 09/12/ 2010

    note : 4/5


    *sauf cet extrait peut-être :
    toute ma vie durant, je n’aurai de compagne
    que mon âme fertile en pensées lumineuses
    et nous irons tous deux à travers la campagne
    traquer l’éternité des heures silencieuses

  • CR191 : l'éblouissement des bords de route - Bruce Bégout

    9782843351778.jpgprésentation de l’éditeur : Histoires sans chute, amorces de récits, nouvelles tronquées, expériences vécues et inventées, impressions et réflexions, ce livre rassemble, tel un carnet de voyage métaphysique et charnel, quelques facettes de la route américaine : chambres de motel, stations-service, resto-routes, parkings, centres commerciaux, etc. C'est là, dans cette banlieue illimitée, dévastée par la misère culturelle et la barbarie marchande, que l'auteur traque le presque-rien de nos existences standardisées, non sans y découvrir encore des possibilités de rencontres inopportunes, d'errances libératrices, de réveils enchanteurs.
     
    mon avis : cela fait longtemps que je parle de Bruce Bégout sur ce blog fréquenté par quelques égarés de la toile. J’avais été séduit par son essai sur les motels ‘lieu commun. le motel américain” sans l’avoir lu entièrement. L’éblouissement des bords de route m’a ébloui. Ecrire sur le rien qui fait nos vies n’est-il pas le but ultime de la littérature ?
    A travers les 21 chapitres, Bruce Bégout donne à réfléchir sur ces zones péri-urbaines où les gens passent, s’arrêtent parfois, se garent, consomment, dorment ou s’adonnent à diverses activités banales dont se composent nos existences occidentales. Rien de fondamental ne semble s’y jouer, tout y est provisoire. Les gens se croisent sans se parler.
    Une nouvelle en particulier a retenu mon attention. Dans une région reculée de l’Utah, le narrateur a posé ses bagages dans l’une des chambres du motel 6 (on peut réserver en ligne). Le gérant lui raconte l’histoire d’un homme qui vit dans ce motel depuis 5 ans. Il travaille dans une scierie des environs, part le matin, rentre le soir. Il est réservé mais très poli. “iI paye sa chambre chaque fin de semaine”. Il ne reçoit aucune visite et n’a pas du tout personnalisé sa chambre. Il ne semble s’intéresser à rien et possède juste un livre écrit par un certain Thoreau (et wikipedia m’apprend que Henri David Thoreau est l’auteur d’un récit intitulé Walden ou la vie dans les bois, récit qui raconte l’histoire d’un type qui s’isole pendant deux ans dans une cabane perdue au fond d’une forêt).
    Et puis, j’ai également été très sensible à la plume de Bruce Bégout..très raffinée sans être pédante...il suffit de lire cette phrase qui résume à elle seule l’éblouissement dont est victime le narrateur :

    Quel plaisir, me dis-je sans remuer les lèvres, de se perdre dans la substance originelle et non individuée de la vie courante où tout possède une valeur égale et par là même nulle, et de coïncider avec le fond neutre et indifférencié du Commun.

    recueil  , paru en 2004

    éditions Verticales, 138 pages

    lecture du 21/11 au 27/11/ 2010

    note : 5/5

     

     

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  • CR189 : le coeur régulier - Olivier Adam

    le coeur régulier.jpgJe découvre cet auteur (né à Nancy, encore un..comment qu’une ville aussi moyenne peut sortir autant d’écrivains) qui a quelques romans derrière lui, une solide réputation et une tronche d’acteur.
    Le coeur régulier raconte l’histoire d’une femme (Sarah, la narratrice)) qui perd ses repères suite à la mort de son frère (Nathan) dont elle était très proche. Perdant son boulot peu de temps après, elle se rend au Japon dans une station balnéaire où son frère, alcoolique et dépressif était venu pour se suicider mais d’où en fin de compte, il a trouvé la rédemption. Sur place elle fait la connaissance d’un type dont l’occupation essentielle est d’empêcher les gens de se jeter à l’eau et ensuite de leur redonner goût à la vie.
    Sarah réalise l’impasse dans laquelle elle se situe. Devenue une bourgeoise mariée à un banquier gentil et conservateur, sa vie est à mille lieux de ses rêves d’adolescence. Nathan n’a jamais cessé de lui en vouloir au point de couper les ponts poussé par le mari de Sarah.  Le décès accidentel de Nathan est-il un suicide comme elle le pensait alors que justement Nathan semblait avoir retrouvé goût à la vie ? Errant le long des falaises, parmi les  bambous et dans les temples boudhistes, la narratrice réalise un gros travail d’introspection grâce auquel elle espère trouver une issue et sortir de la profonde dépression dans laquelle la jeter la mort de son frère.
    Le coeur régulier est un roman solide servi par un style limpide. Les descriptions y tiennent une place importante mais cela ne m’a pas du tout agacé. Il n’y a aucune longueur, toute semble naturel et frappé d’évidence...

    roman , paru en 2010

    éditions de l’Olivier, 232 pages

    lecture du 30/10 au 31/10/ 2010

    note : 4/5

     

  • CR188 : apocalypse bébé - Virginie Despentes

    virginie-despentes-apocalypse-bebe.jpgUne enquête pour disparition menée par deux détectives privées lesbiennes sert de prétexte à une succession de portraits très fins de gens plus ou moins normaux ayant côtoyés la disparue, une adolescente prénommée Valentine. Un peu trash (comme il se doit avec Despentes) mais une vraie énergie se dégage de ce roman. Le procédé m’a rappelé un peu celui utilisé par André Gide dans les faux monnayeurs...le récit met en scène des personnages qui rentrent et qui sortent pour ne plus réapparaître ou très peu. Et à chaque fois, c’est l’occasion d’un roman dans le roman, d’une tranche de vie; ce qui au final nous  donne un roman varié et reflétant à sa façon les différentes strates de la société française des années 2010.
    Dommage que le final soit un peu grand guignolesque.

    Mais , c’est pour moi une agréable surprise car j’avais un mauvais à priori sur Virginie Despentes. Or, il s’agit pour l’instant du meilleur de tous les prétendants au Goncourt 2010 que j’ai lus (trois au total),
    Je vais lire maintenant le coeur régulier d’Olivier Adam mais ayant explosé mon budget culture du mois d’octobre, je ne peux pas l’acheter. La bibliothèque du bourg ne l’a pas non plus. Il me reste donc une solution : le voler. Je tiens aux courant mes trois lecteurs du chapardage à venir (c'est pas drôle -)))

    roman , paru en août 2010

    éditions Grasset, 343 pages

    lecture du 24/10 au 28/10/ 2010

    note : 4/5

  • CR187 : incidences - Philippe Djian

    philippe-djian-incidences.jpgMarc, la cinquantaine, vit avec sa soeur dans une maison de campagne. Il est enseignant en fac et additionne les conquêtes parmi ses étudiantes. Un jour, il se réveille avec l’une d’entre elle mais son corps est sans vie. Il décide alors de s’en débarasser en le jetant dans un ravin que lui seul connait. Ensuite, il va bosser et oublie cet “incident”. Marc a des problèmes relationnels avec son responsable de département et ne supporte pas que ce dernier fasse la cour à sa soeur Marianne. Par ailleurs, Marc débute une liaison avec Myriam, la belle-mère de l’étudiante disparue. Celle liaison fait scandale.
    Mais la malchance poursuit Marc. Lors d’un banal contrôle de police, un flic meurt d’une crise cardiaque dans ses bras. Ne souhaitant pas d’ennuis, il décide une nouvelle fois de jeter ce corps embarrassant dans le ravin...
    Revoilà donc Djian, fidèle à lui-même. La série doggy bag est terminée mais il continue dans la même veine : une histoire décoiffante, des personnages barrés et désinhibés, une société pudibonde dans un monde en déliquescence. C’est divertissant, bon le style est un peu pauvre certes mais pour une fois qu’un auteur français ne nous prend pas la tête avec la forme..Cependant, je ne mettrai pas 4/5 car i'ai trouvé qu’incidences était un peu en dessous de l'excellent impuretés.

    roman , paru en 2010

    éditions Gallimard , 233 pages

    lecture du 18/10 au 22/10/ 2010

    note : 3.75/5

  • CR186 : naissance d'un pont - Maylis de Kerangal

    Naissance-d-un-pont.jpgA chaque rentrée littéraire, autant j’hésite à lire certains livres, je me tâte, j’hésite, je tergiverse, j’ergote, autant celui-là s’est imposé à moi dès sa sortie parce que le titre m’a sauté aux yeux et parce que je suis amateur de ce qu’on pourrait appeler de la littérature industrielle. Lorsque les écrivains s’emparent d’une usine ou ici d’un chantier, on a eu il y a quelques mois centrale d’Elisabeth Filhol et en cet automne 2010, le nouveau roman de Maylis de Kerangal dans lequel il est question de la construction d’un pont près de la ville américaine imaginaire de Coca.
    Comme on dit dans ces cas là, le pont est donc le personnage principal du livre..on suit évidemment l’histoire de quelques individus (John Johnson dit le boa, l’instigateur, Diderot, le maître d’oeuvre, Sanche, le grutier, Summer, la responsable du bétonnage..) mais aucun ne se détache vraiment. Le pont s’érige. Il nécessite deux cent millions de tonnes de béton, quatre vingt mille d’acier, cent vingt neuf mille kilomètres de câbles. Mais un chantier n’existant pas sans contre-temps, les écologistes obtiennent une suspension des travaux de trois semaines afin de permettre aux oiseaux peuplant les lieux de se reproduire, un mouvement social oblige la direction à faire quelques concessions..
    L’idée est bonne, le style très beau mais tout le temps de la lecture, j’ai toujours eu l’impression d’en être à la présentation. Tout est juste effleuré comme si l’écrivain avait été un peu dépassé par l’entreprise..Et puis, tout se passe un peu trop normalement dans ce roman pas assez romanesque.

    roman , paru en 2010

    éditions Verticales , 317 pages

    lecture du 07/10 au 16/10/ 2010

    note : 2.5/5

    à venir : incidences, Philippe Djian

  • CR185 : la carte et le territoire - Michel Houellebecq

    061020103259.jpgCommenter un roman de Michel Houellebecq n’est pas simple car il faut essayer de faire abstraction de la personnalité de cet auteur et de tout ce qui se dit à son sujet.
    Car au dela de la rumeur, des polémiques, du bruit, le roman existe en tant que tel. Il est là en face de moi, sur le bureau où trône l’écran de l’ordinateur. C’est ce livre que je viens d’achever qu’il faut critiquer, et ce, sans à priori.
    La carte et le territoire, c’est l’histoire de Jed Martin, un artiste solitaire et blasé qui s’essaie d’abord à la photographie et puis ensuite à la peinture. Il devient très riche en réalisant des portraits de gens connus en train de travailler. Michel Houellebecq lui-même fait partie de ces gens mais peu après avoir reçu le portrait en cadeau (valant dans les un million d’euros), sa vie s’achève atrocement.
    Millionnaire, Jed Martin s’installe dans la Creuse où il s’est acheté une vaste propriété. Comme tous les êtres humains, il vieillit et comme beaucoup d’êtres humains, il est emporté par le cancer.
    Toute cette histoire permet à MH de décrire le milieu artistique français des années 2010 mais également la société française en général dans sa phase terminale de désinstrualisation. Il porte un jugement lucide mais pas forcément critique..et puis il est question aussi du rapport au père et des problèmes qu’on peut rencontrer avec son chauffe-eau.
    La personnalité de Jed rappelle celle de MH, son parcours un peu aussi...un double donc et doublé du vrai Houellebecq, second personnage du roman. Les fans seront comblés..quant à moi, je ne me suis pas ennuyé..je serais bien tenté de dire qu’il y a quelques longueurs mais la vitesse à laquelle j’ai bouclé l’affaire m’en empêche.

    roman , paru en 2010

    flammarion , 428 pages

    lecture du 02 au 05/10/ 2010

    note : 3.5/5